May Makarem
Brefs par définition, mais intenses, les clins d'œil à un prodigieux réservoir d'images: l'héritage de l'Eglise orientale et de l'Art islamique, précieux jalons qui appartiennent à toute l'humanité. Dans ce grand jardin qui l'a séduit, Farid Elrayes chante les couleurs vives des bannières et oriflammes de notre partimoine.
Construits comme une symphonie, une soixantaine de pastels aux harmonies subtilement accordées agressent les cimaises de l'Almuni Association» en «Hommage à Wasiti» (cet artiste du XIII siècle qui a vécu à Baghdad et qui figure aujourd'hui dans les grands musées du monde).
Alliance culturelle du passé et du présent et mêlant volontairement les domaines du rêve et de la réalité, l'œuvre d'Elrayes apparaît comme une profession de foi esthétique et sentimentale.
Il aime d'amour les couleurs. Et son flirt avec elles est outrancier. Il en joue comme un enfant avec des cubes tout en accumulant les références à l'Histoire. Il pense à une image souvenir qu'il est seul à voir, à avoir. Elle l'enchante. Il la peint. Le sujet noyé dans la couleur devient objet hors du temps, rappel d'une riche culture, d'un passé aux valeurs des plus solides.
L'Orient-Le Jour, 6/6/1987
